La conversion pastorale
L’Église accomplit sa mission fondamentale selon un processus de croissance organique qui veut sortir aux périphéries rejoindre les hommes et femmes « las et prostrés, comme des brebis qui n’ont pas de berger » (Matthieu 9, 36), sans chercher la croissance numérique.
Nous devons trouver notre modèle du renouveau des communautés chrétiennes dans les premières communautés chrétiennes (Actes 2, 42-47).
Le développement de communautés de disciples-missionnaires requiert une attitude d’ouverture, de dialogue et de disponibilité, cela dans un élan de coresponsabilité avec la participation effective de tous les fidèles à la vie des communautés chrétiennes.
" Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. La crainte de Dieu était dans tous les cœurs à la vue des nombreux prodiges et signes accomplis par les Apôtres. Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun ; ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous en fonction des besoins de chacun.
Chaque jour, d’un même cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple, ils rompaient le pain dans les maisons, ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur ; ils louaient Dieu et avaient la faveur du peuple tout entier. Chaque jour, le Seigneur leur adjoignait ceux qui allaient être sauvés. "
Actes 2, 42-47
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Notre contexte historique impose de découvrir de nouvelles façons d’annoncer le Christ, de modeler les communautés et d’influencer positivement la société et la culture.
D'UNE PASTORALE DE LA CONSERVATION A UNE PASTORALE DE LA CONVERSION
Notre pastorale habituelle qui a porté des fruits merveilleux dans le passé, visait à entretenir la foi parmi les fidèles, dans un contexte globalement chrétien. C’était une “pastorale de conservation”. Aujourd’hui, pour rejoindre tous ceux qui ont soif de Dieu et qui ne le connaissent pas ou peu, nous sommes appelés à développer une “pastorale missionnaire” impliquant un véritable “conversion pastorale” :
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une conversion personnelle de chacun,
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une conversion du pasteur dans sa façon de penser la pastorale toute entière,
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une conversion de la relation prêtres-laïcs vers une coresponsabilité,
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une conversion du rôle du pasteur pour appeler, former et conduire des disciples-missionnaires.
L’Esprit Saint est le premier à l’œuvre, c’est lui qui ouvre les cœurs et les intelligences, appelle à la mission, suscite le don de soi pour le service de ses frères ce qui implique une responsabilité de compétence. Chacun a la responsabilité de développer ses compétences, tout au long de sa vie, en organisation, animation, relation…
La formation des séminaristes se focalise sur le développement de l’intelligence de la foi et la vie spirituelle édifiant peu à peu chez le futur prêtre, la capacité à exercer les fonctions d’enseignement (munus docendi) et de sanctification (munus sanctificandi).
La mission de gouvernement (munus regendi), quant à elle, si importante dans notre monde contemporain, grandit par des temps de formation et de relecture pastorale au cours du ministère, avec d’autres prêtres et laïcs.
« Les prêtres sont appelés à exercer l'autorité et le service de Jésus Christ Tête et Pasteur de l'Église en animant et en conduisant la communauté ecclésiale. Ce « munus regendi » est une tâche très délicate et complexe qui inclut, outre l'attention à chacune des personnes et aux vocations diverses, la capacité de coordonner tous les dons et charismes que l'Esprit suscite dans la communauté, en les vérifiant et en les valorisant pour l'édification de l'Église. »
Jean Paul II, Pastores Dabo Vobis, n° 26.
De même que chacun est invité à se former en théologie et Écriture Sainte, de même, il importe de se former avec autant d’énergie à la vision pastorale pour appeler, accompagner, former et conduire des communautés de disciples-missionnaires, à l’instar de la façon dont Jésus a formé ses apôtres.