Béatrix Bréauté, coach, fondatrice de l’Institut Talenthéo, rêve d’une gouvernance plus collégiale, à tous les niveaux de l’Église.
Article paru dans La Croix propos recueillis par Céline Hoyeau.
Publié le 09/12/2022 à 06h00
« Quand on écoute des victimes, et j’en écoute beaucoup, on ne peut qu’être envahi d’un sentiment immense de tristesse et de lassitude. Quand cela va-t-il s’arrêter ? Et en même temps, je vois par mon travail un vrai désir de changement : je fais de la formation à la relation et à la gouvernance pour des personnes en responsabilité dans l’Église, et j’accompagne en ce moment plus de cent religieux issus pour la plupart de communautés traversées par des crises, des abus de pouvoir…
Je vois combien cette crise leur permet de dire : “Nous ne voulons plus que cela se passe ainsi, comment faire autrement ?” La crise est apprenante, elle oblige ce monde religieux à repenser ses pratiques, à se refonder, à sortir de ses zones de confort pour imaginer d’autres façons de faire. Elle pousse à mieux se connaître et à relire sa propre gouvernance. Très concrètement, de nombreux responsables religieux réalisent qu’un gouvernant doit être supervisé, qu’il faut en finir avec un gouvernement pyramidal et hiérarchique pour faire place à des instances de collégialité où chacun peut exprimer son point de vue, même s’il est contraire à celui du supérieur…
Je rêve que ce changement de culture s’étende aussi à l’Église diocésaine. Puissent les évêques saisir cette crise comme l’apprentissage d’un monde nouveau, une opportunité pour changer des pratiques de relation, d’accompagnement et de gouvernance entre eux, avec les prêtres et les laïcs. Dans l’histoire de l’Église, les communautés monastiques et associations de vie consacrée ont souvent initié de manière prophétique les grands changements de l’Église pour répondre aux enjeux auxquels elle est appelée dans ce monde. »
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